• Le Vieil Homme et le chien

     

    Transparent au regard des passants trop pressés,
    Un vieil homme est assis, transi et affamé,
    Sous un porche à l’abri des frimas de janvier.
    Il implore un sourire, une pièce de monnaie.

    Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree,
    Une voiture suit, heurte le canidé.
    Aussitôt extirpés de leurs logis douillets
    Accourent de partout des bourgeois empressés.

    "Ne le laissez pas là, amenez-le chez moi
    J’ai une couverture afin qu’il n’ait pas froid !"
    Quelques instants après, l’animal est pansé,
    Dorloté, réchauffé, maintes fois caressé.

    Au dehors dans la rue le silence est tombé
    Tout le monde est rentré, a fermé ses volets.
    Sous son porche à l’abri des frimas de janvier
    Le vieil homme soudain s’est mis à aboyer.

     

                                           Daniel Boy 


  • Cher frère blanc,
    Quand je suis né, j'étais noir,
    Quand j'ai grandi, j'étais noir,
    Quand je suis au soleil, je suis noir,
    Quand je suis malade, je suis noir,
    Quand je mourrai, je serai noir.

    Tandis que toi, homme blanc,
    Quand tu es né, tu étais rose,
    Quand tu as grandi, tu étais blanc,
    Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
    Quand tu as froid, tu es bleu,
    Quand tu as peur, tu es vert,
    Quand tu es malade, tu es jaune,
    Quand tu mourras, tu seras gris.

    Alors, de nous deux,
    Qui est l'homme de couleur ?
     

    Léopold SEDAR SENGHOR 


  • L’an nouveau de Brigitte Richter 

    Que dites-vous ? 

    C’est l’an nouveau 

    Qui déjà frappe au carreau 

      

    Je ne veux pas le voir 

    J’ai fait un noeud à ma mémoire 

     Et ne me souviens que d’hier 

      

    Car je préfère l’an d’avant 

    L’an d’avant que je sois vieille. 

      

    J’avais vingt ans 

    J’avais le temps 

    Et toute la vie à venir 

    Par des chemins frais et lents. 

      

    Aux fenêtres 

    Il faudrait mettre 

    Des barreaux 

    Un verrou sur la porte. 

      

    Je vous en prie 

    Ne laissez pas entrer ici 

    L’an nouveau 

    Car s’il entre, il faut que j’en sorte. 


  • Je choisis ma poésie d'Halloween.

     

    Le vent souffle sur le 31 octobre
    des enfers jusqu'à la terre
    des sorcières jusqu'aux enfants
    cela fait un changement
    La pleine lune réveille les morts
    Mais la lune ce n'est pas de l'or ?
    Pourquoi se réveillent-t-ils alors ?
    Peut être pour faire peur aux enfants 
    Cela n'est pas juste
    Mais attendez ce n'est pas la peine 
    car nous aussi l'on peut vous faire peur 

    le jour d'HALLOWEEN.

    Halloween va venir.
    Sorcières et monstres vont se réveiller.
    Pendant que moi, je vais lire
    Bien au chaud, près de la cheminée,
    Ils seront là, 
    A la fenêtre,
    Je ne m'en soucierais pas.
    C'est plutôt eux qui vont être
    Bien embêtés car ils ne pourront pas entrer.

    Il fait noir,
    C'est le soir.
    Mais bien trop noir,
    pour y voir.
    Dans ma robe de sorcière,
    je m'éclaire.
    Avec ma citrouille
    Je n'ai plus la trouille.
    Ding dong!
    je sonne.
    Un paquet de bonbons
    Atterrit au fond
    De mon énorme sac
    Déjà rempli en vrac
    Par des friandises 
    qui font la frise!!!!

    Trouvez un chaudron 
    et jetez-y des cornichons.
    Prenez cinquante araignées 
    qui se trouvent au grenier.
    Versez douze centilitres de sang 
    de serpent dans le récipient.
    Mettez y aussi de la bave de crapauds
    et des yeux de veaux.
    Mélangez dix poils de chauve-souris
    avec du riz.
    Rajoutez-y la queue de diable,
    posée sur la table.
    Pour que ce soit meilleur,
    vous pouvez rajoutez un peu de beurre
    Mais aussi de la citrouille
    et des nouilles.
       
    Bon appétit mes amis!!!!! 
     


  • Je voulais dans mon cartable 

    Je voulais dans mon cartable
    Emporter mes châteaux de sable,
    Mon cerf-volant, des coquillages
    Et le portique de la plage.

    Maman m’a dit :
    "Ce n’est pas permis
    Et puis tout ça
    Ça ne rentre pas !"

    Alors j’ai pris un beau stylo,
    Pour le goûter quelques gâteaux
    Et que des choses raisonnables.
    Plus trois petits grains de sable !

    Pierre RUAUD





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